Histoire du Portugal

samedi 03 décembre 2005

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Date importante du Portugal

 

 



La reconquête

Reconquista Même si la reconquête chrétienne des territoires ibériques aux mains des musulmans débute au viiie siècle, la défaite du calife Abd al-Rahman III au xe siècle entame réellement le processus de Reconquista. Les souverains chrétiens des différents royaumes espagnols s'allient alors et, progressivement, font reculer les Maures. La Reconquista prend fin en 1492 - année de la découverte d'un nouveau monde par Christophe Colomb - lorsque les « Rois Catholiques » Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon entrent victorieusement dans Grenade.

Dès la fin du Xe siècle, les rois des Asturies participent activement à la reconquête (voir Reconquista) des régions occupées par les Arabes : à partir de 1064, Ferdinand Ier le Grand, roi de Castille, puis ses successeurs, entreprennent de reprendre l'ensemble des territoires du sud du Douro. Trente ans plus tard, toutes les régions au nord du Tage sont arrachées aux Maures : pour y parvenir, certains souverains, comme Alphonse VI le Vaillant, font même appel à des seigneurs étrangers. En 1095, Henri de Bourgogne reçoit de son beau-père Alphonse VI le comté de Portugal et s'attache dès lors à l'émanciper de la tutelle castillane.

Son fils, Alphonse Ier Henriques, poursuit son œuvre : avec l'appui de la noblesse, il peut reconquérir les terres reprises par les Maures et faire reconnaître par la Castille l'indépendance du Portugal en se faisant couronner roi en 1143. Les règnes de ses successeurs s'inscrivent dans cette continuité : Alphonse II le Gros (1211-1223) participe à la bataille décisive de Las Navas de Tolosa (1212) contre les Maures et permet la tenue des premiers Cortes portugais, assemblée composée de représentants de la noblesse et du clergé ; Alphonse III le Boulonnais reprend l'Algarve (1249) et donne au Portugal ses frontières actuelles ; Denis Ier, fondateur de la première université du pays (1290), renforce encore le pouvoir royal, favorisant les activités économiques d'une bourgeoisie urbaine en plein essor.



Le Portugal des Bragance

L'Espagne ne reconnaît l'indépendance du Portugal qu'après une longue guerre et en échange de la cession de l'enclave de Ceuta (1668). Entre-temps, Jean IV et ses successeurs ont dû affronter les Hollandais, qui occupaient leurs possessions dans le nord du Brésil depuis 1624 et en Afrique depuis 1641 ; ils en sont chassés en 1654 et en 1648. À la fin du XVIIe siècle, la dynastie royale peut asseoir sa puissance grâce à l'or et aux diamants brésiliens qui affluent alors à Lisbonne.

En 1703, le traité de Methuen scelle une alliance commerciale avec l'Angleterre : en contrepartie de l'assurance de vendre facilement ses vins à Londres — au détriment des vins français — et de l'appui de la Royal Navy, le Portugal et le Brésil s'ouvrent largement aux produits manufacturés anglais.

Joseph Ier, peu intéressé par la politique, délègue son pouvoir à un diplomate, Sebastião Jose de Carvalho e Melo, marquis de Pombal, qui, inspiré par les principes du despotisme éclairé, œuvre au renforcement du pouvoir de l'État : réformes fiscales et commerciales, limitation des pouvoirs de l'Église et expulsion des jésuites (1759). Son règne (1750-1777) est également marqué par le grand tremblement de terre de Lisbonne de 1755, dont la reconstruction menée par Pombal est un modèle d'urbanisme. Le ministre est pourtant congédié par la fille de Joseph Ier, la reine Marie Ire (1777-1816), farouche adversaire de ses méthodes autoritaires et de son anticléricalisme ; son œuvre est balayée par le retour triomphal des nobles et des jésuites. La censure ecclésiastique est rétablie et le pouvoir confié au tout-puissant ministre de la Police, Pina Manique.

Le Portugal demeure toutefois l'allié des Britanniques et des coalisés pendant les guerres napoléoniennes. En novembre 1807, les armées de Junot envahissent le pays, opposé au blocus continental, et la maison de Bragance part trouver refuge au Brésil. Pourtant, comme les Espagnols, les Portugais se révoltent contre les occupants français qui sont chassés en 1811 grâce à l'intervention des Britanniques. Jean VI préfère rester au Brésil et confie l'administration du Portugal au duc de Beresford.


Vers l'Estado novo

António de Oliveira Salazar

Le 28 mai 1926, le général Gomes da Costa soulève la garnison de Braga. Le coup d'État renverse le régime parlementaire, et le général Carmona, élu président de 1928 à sa mort en 1951, instaure une dictature. Dès 1928, il choisit pour ministre des Finances António de Oliveira Salazar, professeur d'économie qui se consacre au rétablissement de l'équilibre budgétaire avant de devenir président du Conseil en 1932.

Extrait du livre de Salazar:


Salazar, Une révolution dans la paix
Dans Une révolution dans la paix (1937), Salazar brosse le profil d’un Portugal pacifique, indépendant, devant assumer la révolution de l’Estado novo (« nouvel État »), plutôt que d’accepter un incommode engagement sur l’échiquier diplomatique européen (deux ans plus tard, il choisit en effet la neutralité lorsque débute la Seconde Guerre mondiale). Sous couvert de cette autonomie portugaiseet prenant in fine position vis-à-vis du concert des régimes franquiste, mussolinien et hitlérien, le dictateur tente ensuite de faire croire à un autoritarisme vital, mais mesuré, qui ne serait pas totalitaire.
ouvrir l'encadré

L'année suivante, une nouvelle Constitution établit un régime corporatiste reposant sur un parti unique — l'Union nationale (União nacional) — s'appuyant sur l'armée, l'Église et les grands propriétaires. L'Estado Novo (« Nouvel État »), paternaliste et clérical, est proclamé après un plébiscite tenu le 19 mars 1933. Le 23 septembre de la même année, le Statut national du travail dote le pays d'une structure corporatiste, regroupant les ouvriers dans des syndicats nationaux, et les patrons dans des grémios (bourses patronales) ; le droit de grève est supprimé dès 1934. La police politique, la Police internationale de défense de l’État (PIDE), se charge de neutraliser toute forme d'opposition au régime, et le Concordat de 1940 renforce l'influence de l'Église catholique sur la société. Allié naturel du franquisme, Salazar maintient pourtant la neutralité portugaise pendant la Seconde Guerre mondiale, et va jusqu'à autoriser le Royaume-Uni et les États-Unis à utiliser des bases dans les Açores.
 


Le déclin du régime


Admis dans l'OTAN en 1949, à la faveur de la guerre froide, le Portugal vit l'après-guerre dans un contexte de troubles économiques et sociaux suivis, dès le début des années soixante, par les premières aspirations à l'indépendance des « provinces africaines » : l'Angola (1961), la Guinée-Bissau (1963), le Mozambique (1964).

L'élection présidentielle de 1958 porte à la présidence de la République l'amiral Américo Tomás. Face à lui, le général Humberto Delgado réussit cependant à recueillir 25 p. 100 des suffrages. En juillet 1965, l'amiral Tomás est réélu dans un climat politique alourdi par des tentatives de soulèvements (1962) et par l'assassinat de Delgado (février 1965). En septembre 1968, Salazar, malade, abandonne ses fonctions de président du Conseil au profit de Marcelo Caetano, théoricien de l'État corporatiste. Sous des apparences de démocratisation et d'assouplissement du régime, il poursuit la même politique que son prédécesseur. Les troubles coloniaux s'aggravent, entraînant le Portugal dans des conflits interminables et révélant plus que jamais le blocage d'un régime autoritaire et archaïque.


La révolution des Œillets

Quelque temps après l'arrivée de Caetano au pouvoir, diverses tendances d'opposition (radicaux, communistes, socialistes) commencent à se faire entendre au Portugal. Le pays, mis au ban des nations, notamment en raison de sa politique coloniale, souffre d’un véritable isolement diplomatique.

Le 25 avril 1974, les militaires progressistes du Mouvement des forces armées (MFA), lassés de s'enliser dans une guerre coloniale sans issue, organisent un coup d’État qui parvient facilement à mettre fin à plus de cinquante ans de dictature. Le général António de Spínola, ancien gouverneur de Guinée-Bissau et principal instigateur du coup d'État, porté à la présidence de la junte militaire, fait expulser Caetano vers le Brésil, libérer les prisonniers politiques et abolir la censure. Les anciens agents de la PIDE sont arrêtés et un cessez-le-feu proposé aux nationalistes africains d'Angola, de Guinée-Bissau et du Mozambique. Cette révolution prend le nom de révolution des Œillets, allusion aux fleurs que les soldats reçoivent de la population.

Dans un premier temps, les mouvements de gauche et d'extrême gauche, dont le Parti communiste d'Álvaro Cunhal, tentent de s'appuyer sur les militaires les plus à gauche pour mettre en œuvre une politique socialiste. Ils se heurtent à l'opposition des agriculteurs, des grands propriétaires terriens et d'une partie de l'armée. Le général de Spínola démissionne en septembre 1974 et, après une tentative de putsch en mars 1975, se réfugie à son tour au Brésil.

Les premières élections constituantes, en avril 1975, donnent la majorité aux socialistes, qui recueillent 37,9 p. 100 des voix ; le Parti communiste obtient 12,5 p. 100 des suffrages. Néanmoins, les partis de gauche et les militaires progressistes ne parviennent pas à mobiliser une société traditionaliste, marquée par quarante-six ans de « silence politique ». En octobre 1975, les secteurs conservateurs de l'armée reprennent le contrôle des unités militaires les plus à gauche en démobilisant plusieurs milliers d'hommes. Un mois plus tard, le Premier ministre, le général Vasco Gonçalves, obtient, après des combats et la mise en place d'un état de siège, le renvoi du chef de la sécurité, le commandant Otelo de Carvalho.


 


 

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La dernière mise à jour de ce site date du 12/03/05